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Sissi, Impératrice d'Autriche et de Hongrie
Elle était anorexique
C'est une suite d'épreuves -l'obligation de se plier à l 'étiquette étouffante des Habsbourg, la mort de sa fille aînée a 2 ans et demi- qui pousse Élisabeth d'Autriche (1837-1898) à rejeter la nourriture comme toutes les autres contraintes. Très vite, cette femme grande -1,72m- sera obsédée par son poids maximum qu'elle fixera une fois pour toutes à 50 kg. Sa taille de guêpe restera légendaire.
Pionnière de la gym moderne
Sissi, qui collectionne les photos de femmes nues comme autant de modèles de beauté, fait installer à la résidence impériale des instruments de gymnastique (barres, poids, haltères) auxquels elle s'exerce quotidiennement. Cela plus des randonnées équestres épuisant son entourage font d'elle une sportive émérite... et excessive !
Plus de photo après 30 ans
Conséquence de ce comportement obsessionnel : Élisabeth, qui estime que l'apparence d'une femme se dégrade dès la première maturité, va refuser de se faire photographier passée sa trentième année. Les photos qui suivront seront des clichés "volés".
Elle avait les dents gâtées
Le très mauvais état de sa dentition explique que Sissi gardait, souvent, la bouche fermée. A fortiori lorsqu'elle se faisait photographier. Le musée de la Hofburg, à Vienne, conserve les instruments de torture que son dentiste utilisait sur elle !
Limite folle ?
Des changements fréquents d'humeur... Une fuite perpétuelle pour des voyages qui n'en finissent pas. Élisabeth était, au mieux, dépressive, peut-être bipolaire. Son père, le duc Max en Bavière, était neurasthénique. Son cousin, le célèbre roi Louis II de Bavière, sombrera, lui, dans la folie. Il faut dire que les mariages consanguins, ça n'aide pas... ni la mort de ses enfants, celle de l'héritier Rodolphe, "suicidé" en 1889 à Mayerling, l'ayant proprement anéanti.
Elle n'aimait pas Vienne
Aujourd'hui, la capitale autrichienne ne cesse de rendre hommage à l'impératrice mélancolique, véritable "tête de gondole" de l'industrie touristique austro-viennois. Pourtant, Sissi détestait Vienne, symbole de son "emprisonnement" dans une cage dorée et préférait, de loin, la Hongrie. Et Vienne, qui s'estimait délaissé par elle, rejetait sa souveraine. Laquelle, sur la fin de sa vie, n'y faisait plus que de brefs séjours.
Elle a (presque) choisi la maîtresse de François-Joseph
Il faut l'avouer : Sissi estimait plus qu'elle n'aimait véritablement son mari, l'empereur François-Joseph. Lequel lui vouait en revanche une véritable passion. Mais, avec le temps, ce militaire sans fantaisie ne se satisfaisait plus de leurs brefs échanges. Aussi commença-t-il à fréquenter une comédienne, Catherine Schratt. Une liaison encouragée par l'impératrice elle-même qui souhaitait, en même temps que sa liberté, le bien-être de son époux.
Elle était de gauche et anarchiste
Sous l'influence de son père, Sissi n'aimait rien tant que parcourir en solitaire la forêt, rétive à tout protocole. Mais ce romantisme de "façade" dissimulait de vraies convictions. "Libérale" au sens politique, l'impératrice comprenait et soutenait les revendications ouvrières et celles des minorités nationales. Elle était, en outre, sensible à la culture juive et goûtait à la poésie d'auteurs anarchistes.
Elle a été assassinée "par hasard"
Lorsqu'il lui plante sa "lime" au dessus du sein gauche, le 10 septembre 1898 à Genève, l'anarchiste italien Luigi Luccheni n'en voulait pas spécialement à Elisabeth. Il souhaitait juste perpétrer un "coup d'éclat" en assassinant une "célébrité". De préférence de noble lignage. Le duc d'Orléans, présent dans la cité genevoise, ayant modifié son emploi du temps, Luccheni s'est "rabattu" sur Sissi. Triste fatalité... et ironie, pour cette anarchiste dans l'âme.
Romy Schneider pour laver le passé nazi
Lorsque le cinéaste Ernst Marischka se voit confier la production du film "Sissi", en 1954, il répond à un double objectif. Célébrer, dans le faste d'un film en couleurs évoquant sa grandeur passée, l'indépendance retrouvée de l'Autriche, après dix années d'occupation par les troupes alliées. Mais aussi faire oublier le passé "nazi" d'un pays facilement avalé par le IIIème Reich, en 1938, et dont Hitler était originaire... Mission accomplie ! Triomphe européen, instillant un sentiment d'angoisse au cœur de sa guimauve, la trilogie des "Sissi" allait offrir une vision idéalisée de l'Autriche et d'une Élisabeth mythifiée...
Sissi et son époux François Joseph
plaque à Genève
tombeau de Sissi
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